COMPTE RENDU : ARDECHOISE 2006 UN COUCOU CHEZ LES BARTAVELLES . Participants : Alain , Hubert , Jean-Marc , Raymond et Serge . Retrouvailles en soirée à ST Félicien et préparation du bivouac , Raymond en pleine forme monte la tente de Jean-Marc puis celle de nos voisines Maconnaises paniquées . Plein d’attention et de générosité , Raymond gonfle même leur matelas avec un soucis des détails qui laisse Serge et Jean-Marc émus au bord des larmes . Après un repas ou la diététique cyclo a été scrupuleusement respectée , avec même quelques produits innovants ( boisson d’Alain , aromatisée au fenouil , extrait de champ de grésas de Jean-Marc ) , nous passons tous une très mauvaise nuit , visiblement l’excitation de l’épreuve et la promiscuité avec nos adversaires Maconnais nous a perturbés . Au petit matin , les expérimentations de la veille ont des effets très contrastés sur les uns et les autres . Pour Raymond , Alain et Jean-Marc tout semble aller , Hubert est en pleine forme et en a même les cheveux dressés sur le crâne , quant à serge le teint blafard et l’estomac dans les talons , il semble qu’un grain de fenouil grippe la belle mécanique . En route pour les Hautes Terres , parcours classique jusqu’au col d’Aizac , dans une ambiance toujours aussi sympa sur ces routes de l’Ardéchoise , avec de nombreux ravitos , nous montons , descendons ( comme le grain de fenouil de serge ) col du buisson , Nonières , Mézillac ou le fenouil malin a refilé l’appareil photo aux copains et en profite pour passer en tête . La descente sur Antraigues , puis le redoutable collet d’Aizac , suivi de l’inédit col de Juvinas , au sommet duquel les habitants offrent la tartine avé le pâté . Mais c’est bien connu le fenouil et le pâté ne font pas bon ménage , et c’est dans un état qui alarme tout le village de Meyras que serge atteint la zone de ravitaillement de mi-journée ( lasagnes , tiramisu ) . Les habitants se mettent en quatre pour requinquer notre beau moustachu , des enfants partent réveiller le maire dans sa sieste , les serveuses du resto se transforment en infirmières et réalisent un petit miracle car serge refait un peu surface et parvient à regagner Jaujac sur le vélo . Seulement voilà , monter à vélo la croix de Bauzon en tirant une remorque de fenouil , ce n’est pas possible . La chaîne humaine ardéchoise se remet alors en branle pour hisser notre malade au sommet du calvaire . Pendant que la tornade serge affole les autorités du département , le reste du troupeau attaque la croix de Bauzon . A la souche , Raymond est déjà bien en retrait , Hubert sur la plaque fait le ménage , l’horlogerie d’Alain bien huilée tourne à merveille , Jean-Marc suit à grand renfort de pattes de fruits . Au tiers de la pente , un ravito improvisé par les habitants est vraiment le bienvenu . Nous repartons rafraîchis , ouf Hubert a glissé sur le 39 dents , l’allure devient plus conforme à la difficulté , Alain toujours aussi efficace en 30 19 donne des idées à Hubert qui est contraint de stopper pour tomber sur son 3ème plateau . La manœuvre est fatale , les jambes refusent de s’adapter à ce changement brutal de braquet et Hubert doit laisser filer l’ancien duo de l’ASSM en pleine paluche comme au bon vieux temps , les vieilles recettes de fenouil çà a parfois du bon aussi . Au sommet du col , nous attendons inquiets nos deux derniers compagnons . Mais les voilà qui arrivent ensemble au bout de la dernière ligne droite , sourire aux lèvres , ils foncent à 50 à l’heure ………..en taxi .
Sacré serge quel « démerdar » , maintenant on sait pourquoi çà tourne rond à Eurodif , même Jean-Marc à la SNCF il n’a jamais vu çà . Tout le monde repart à vélo pour une belle descente sur ST Etienne de Lugdarès , ou nous passons une super soirée et une très bonne nuit , retirés dans un appartement privé spécialement réservé pour les bartavelles au couvent ST Joseph . Méditation , sophrologie et pas de fenouil mais un peu d’infusion tilleul . 17 JUIN 2006 : On attaque par un gros morceau , le col du pendu . La veille pour ne pas avoir à se retourner afin de savoir si tout le monde suit , en l’absence d’oreillettes , Jean-Marc a eu l’idée d’un code connu des seuls bartavelles . Donc quand le meneur du groupe entonne « dans la forêt lointaine on entend le coucou » le dernier répond «coucou » . On passe notre matinée à chanter , et Raymond pour le « coucou » comme pour les roucoulades aux Maconnaises , il est vraiment doué . Col du pendu , Côte de Mazan , ST Cirgues , Col de Cage ou Jean-Marc obtient un bon de sortie du peloton pour aller saluer la famille au lac d’Issarlès , la montée du Béage , le décor est magnifique et les kilomètres défilent tranquillement , Raymond a parfois du mal , mais le parcours n’est pas à la mesure d’un rouleur habitué à rouler à 50 à l’heure et pas qu’en taxi . Serge en difficulté la veille , qui en même temps que ses jambes a retrouvé sa langue , lui prodigue quelques conseils avisés . A l’approche de ST Eulalie Serge conseille à Raymond une déviation de futé . Touchante initiative , Raymond emprunte donc un beau raccourci d’environ 139 petits mètres , et du coup manque le ravito de ST Eulalie , frôle l’hypoglycémie dans le col du gerbier de jonc .
Quel « coaching » , si vous cherchez un coach , vous savez maintenant à qui vous adressez . Longue descente , ST Martial , Arcens avec son ravito géant , ST Martin de Valamas et c’est déjà le pied du col de Clavières . Raymond admirable de courage et de volonté dans cette longue montée , trouve son rythme et grimpe en cadence , les bartavelles répondent au coucou et les bornes défilent , invariablement . La forêt d’arbres et de cyclistes s’ouvre devant le train bleu qui fait vraiment honneur au maillot , mais le festival ne fait que commencer . A ST Agrève , énième ravito , belle présence des bartavelles là aussi . On repart vers Rochepaule , Hubert et Jean-Marc font le trou dans la descente , au pied de l’avant dernière bosse , le duo entame la pente tout à gauche de la route sur la plaque , Jean-Marc ouvre le passage au milieu de la foule cycliste en lançant des « Ah nom de dieu » à tout va , 20 à l’heure Hub suit , allez on y va on en remet un peu , 21 , 22 toujours là le hub , montée de folie , on entend de temps à autre chez les concurrents dépassés par les évènements , « tu as vu c’est des gars des bartavelles » admiratifs les gus . A Rochepaule l’ambiance est de feu au milieu du village , une nana déboussolée par tant de classe montre ses seins à Hubert , si , si je vous jure que c’est vrai . On touche au sublime et au star system . Allez c’est parti pour la dernière difficulté , 15% au pied du col du buisson , c’est au tour de serge d’épater le monde , en le voyant passer tout en aisance avec son compact , une donzelle pousse des cris d’extase et je vous jure qu’à nouveau je n’invente rien , Alain qui ne veut pas être en reste pose une mine dévastatrice , passe deux lacets à bloc et stoppe pour immortaliser l’envol des bartavelles vers le sommet . L’euphorie ambiante nous porte , Hubert ne sent plus les pédales et monte en tête avec Jean-Marc , un imprudent qui ose les dépasser dans la montée , voit Jean-Marc revenir et le doubler dans le dernier kil , fou de rage le coursier fait le sprint au GPM à un poilu qui roule à VTT , et manque de percuter une mamie qui traverse la route , écoeuré le gus Après 300 bornes de montagnes russes , au sommet du col du Buisson , c’est ambiance tour de France , quel accueil , on a réservé spécialement pour les bartavelles , le meilleur saucisson dans un coin de table .
Rassasiés Hubert et Jean-Marc patientent maintenant au passage du meilleur grimpeur en lançant des coucous désespérés . La foule des papis et mamies , assise sur des pliants est en transe devant cette spéciale « Raymonde » que Jean-Marc leur a décrit . De longues minutes passent angoissantes , puis , mais bon sang c’est bien vrai , c’est bien le coucou que l’on entend répondre aux cris des bartavelles , l’émotion est à son comble , Hubert vient d’apercevoir Raymond au beau milieu de la route à la sortie du dernier lacet , gagné par l’euphorie il termine à bloc et signe son grand exploit à vive allure . Le coucou entre par la grande porte du nid chez les bartavelles , car le mérite du bonhomme est immense , 300 bornes + de 5500 mètres de dénivelé après 2 petites saisons de vélo , en tournant au fenouil , au champ de grésas , à l’eau claire et pétillante , Raymond tu mérites un grand coup de chapeau . Nos petits pros Français que l’on voient toujours sur les courses en garder pour préparer la suivante , feraient bien de venir s’inspirer de mecs comme toi qui n’ont pas peur de se faire mal , gratuitement , pour la joie de l’avoir fait . La dernière descente est menée par Raymond à plus de 50 , qui manque de peu de tout emporter sur son passage , et il ne faut pas faire l’impasse sur les relances à la sortie des lacets pour suivre le train , n’est ce pas Alain . A cinq bartavelles tout de bleu vêtues , nous franchissons la ligne d’arrivée avec une pensée bien particulière pour Eric . Mon gars on l’a fait pour toi aussi , à n’en pas douter les bartavelles auront marqué de leur empreinte cette Ardéchoise 2006 .
